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vendredi 22 octobre 2010

Eloge des larmes



Aujourd'hui, nous sommes tous esclaves de la communication positive à outrance. Et Facebook en est l'exemple parfait, car il faut bien le dire, le monde est merveilleux sur Facebook. Les parents "adorent" leurs enfants, les conjoints sont "si" amoureux, les vacances sont "tellement" innoubliables, quant aux week-ends...

Tant et si bien, qu'en lisant les commentaires de mes amis, j'ai parfois l'impression que ma vie a bien peu de relief. Le pire, c'est que je ne dois pas être la seule à le penser, parmi mes amis...Alors je joue le jeu, moi aussi. Ma prochaine soirée sera...fantastique, preuves à l'appui!

Mais Facebook n'est que le reflet de ce que nous vivons au quotidien à bien plus grande échelle. La petite ritournelle de la Mélodie du Bonheur est relayée largement par les médias : "Bien dans mon corps, bien dans ma tête, je suis gai, tout me plaît...".

Et pourtant nous sommes bien loin de la vérité de chacun. Car la tristesse est une composante essentielle de notre équilibre, au même titre que la joie. La tristesse nous permet d'intérioriser les évènements difficiles, de les digérer, de les accepter, de les dépasser.

Et parfois il est nécessaire que cette tristesse s'éternise un peu ou beaucoup, et qu'elle s'exprime, par des larmes. On m'a souvent posé la question : "Dans combien de temps irais-je mieux ? Dans combien de temps l'aurais-je oublié ?"

Et bien justement non, surtout, je vous le conseille, ne faites pas tout pour aller "bien" maintenant au risque d'aller "mal" pour toujours. Il faut du temps pour la peine, il faut du temps pour les larmes, et ce temps incompressible est propre à chacun.

Plutôt que de les acculer à aller vers un meux être, nous devrions nous réjouir de la tristesse de nos amis autant que de leur bonheur. Car c'est cette peine qui leur permet, qui nous permet d'évoluer.

Pleurons...les larmes sont le berceau de nos joies futures.

lundi 18 octobre 2010

C'est la rentrée...des mots


Comme chaque année, aujourd'hui c'est la rentrée de mes étudiants en psychologie. Pendant une année, ils vont venir s'assoir là, en face de moi, pour m'écouter leur parler des consultations de l'enfant. Et chaque année, je me pose cette question, que retiendront-ils?
Dans dix ans, dans vingt ans, que leur restera-t-il de cet enseignement? Au mieux, peut être une phrase, une seule, mais laquelle? Et quelle sera l'influence de ces mots là?

Ce que je sais, c'est que l'étudiante que j'étais détiens encore quelques phrases du passé prononcées par d'autres professeurs, dont j'ai oublié les visages, mais dont je me souviens des voix.

Et ces phrases là, un jour, me sont revenues, à l'occasion d'un diagnostique, d'une rencontre, d'un plateau TV, elles ont modifié le cours de mes pensées, elles ont modifié mon discours, elles se sont incarnées dans le présent.

Si il est évident que celui qui s'adresse à une assemblée, quelle qu'elle soit, a une responsabilité quant aux paroles qu'il prononce ou qu'il écrit, n'est-il pas évident également que chaque parole que nous prononçons influence ou influencera l'autre dans sa perception du monde?

Ainsi, notre responsabilité verbale n'est pas individuelle, mais collective. Car les mots sont des graines que l'on dépose sur l'esprit de l'autre, sans savoir si elles germeront un jour et comment, et sans savoir si le vent de la parole les portera vers d'autres oreilles... 

vendredi 8 octobre 2010

L'amour est un parapluie!


C'est en effectuant une promenade matinale, que je suis tombée sur cette statue de bronze. Deux amoureux qui s'enlacent sous un parapluie. Je suis restée un bon moment plantée là, plus intriguée par le parapluie que par les personnages. Curieusement, ce parapluie m'en a rappelé un autre...

Je me souviens d'une consultation avec une petite fille de cinq ans dont les parents venaient juste de se séparer. Ils avaient eu la bonne idée d'aller voir un psy assez tôt, pour que la souffrance de leur enfant puisse s'exprimer, pour qu'elle puisse comprendre qu'elle n'avait dans cette histoire d'adultes, aucune responsabilité.
Je l'avais vue peut être trois ou quatre fois, et nous communiquions beaucoup par le dessin. Et ce jour là, elle me dessinat une petite fille qui marchait sous la pluie, une petite fille qui tenait dans ses mains deux parapluies.

"Tu vois, elle est bien protégée de la pluie" me dit-elle.
Je ne l'ai plus revue, ce n'était plus utile.

Mais ce jour là j'ai compris, l'amour, c'est aussi un parapluie...

mardi 5 octobre 2010

La peur en gouvernail...

Combien de nos actions au quotidien sont régies par la peur?

La peur de perdre ce que nous possédons, ceux que nous aimons, la peur de nous tromper...Et chacune de ces petites ou grandes peurs vient s'ajouter dans notre besace et la rend bien lourde au fil des années.
La peur est sournoise. Elle se drape parfois dans la diplomatie, la concession, la gentillesse, et même la prudence, mais elle n'en reste pas moins ce qu'elle est. Et elle nous conduit irrémédiablement au silence.

Je sais que mon patron a tort, mais je me tais, j'ai peur de perdre mon emploi.
Je sais que mon enfant a tort, mais je me tais, j'ai peur de perdre ma tranquillité.
Je sais que mon conjoint a tort, mais je me tais, j'ai peur de perdre son amour...

Et c'est ainsi que nous perdons le contrôle de notre navire, car à force d'avoir peur de perdre, nous nous perdons nous même.
Peut-on combattre la peur par le courage? Non, car il ne s'agit pas ici d'un manque de courage, du courage, il en faut pour se taire. C'est un manque de confiance, en nous, en la vie, qui nous pousse au doute, aux craintes quotidiennes.

Au fond, nous savons ce qui est bon pour nous, ce qui est juste, ce qui nous correspond intimement.
C'est en laissant parler cette voix intérieure que nous pouvons combattre nos peurs. Car lorsque je suis en diapason, en harmonie avec moi même, je n'ai plus peur de me tromper, ni dans mes paroles, ni dans mes actes.

Je sais que je n'agis pas contre l'autre, pour l'autre, pour des raisons qui me sont étrangères, mais seulement parce que j'ai su m'écouter.

vendredi 1 octobre 2010

On se retrouve ici...

Bonjour à tous,

Pendant quatre ans, j'ai donné des conseils ou plutôt des éclairages, sur le plateau de "Toute Une Histoire" sur France 2 en tant qu'expert psychologue. Quatre années où nous avons parlé d'amour, au sens large du terme, amour de l'autre, de l'ami, du conjoint, de l'enfant. Quatre années où j'ai pu rencontrer des centaines d'invités, écouter des centaines d'histoires, et donner des centaines de conseils. A chacune de ces rencontres, j'ai tenté d'exercer mon métier avec coeur, honnêteté, et déontologie.
Depuis longtemps maintenant, ma mission est d'écouter, d'analyser, et de transmettre. Je vous propose de la poursuivre dans cette fenêtre d'échange, et d'évoquer ici les thèmes qui me sont chers. Je tenterais également de répondre à certains sur les problématiques qu'ils rencontrent.
Mais pas seulement...puisque cet espace est libre, j'aimerais vous livrer ici quelques réflexions professionnelles et personnelles.
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A très vite!