Aujourd'hui, nous sommes tous esclaves de la communication positive à outrance. Et Facebook en est l'exemple parfait, car il faut bien le dire, le monde est merveilleux sur Facebook. Les parents "adorent" leurs enfants, les conjoints sont "si" amoureux, les vacances sont "tellement" innoubliables, quant aux week-ends...
Tant et si bien, qu'en lisant les commentaires de mes amis, j'ai parfois l'impression que ma vie a bien peu de relief. Le pire, c'est que je ne dois pas être la seule à le penser, parmi mes amis...Alors je joue le jeu, moi aussi. Ma prochaine soirée sera...fantastique, preuves à l'appui!
Mais Facebook n'est que le reflet de ce que nous vivons au quotidien à bien plus grande échelle. La petite ritournelle de la Mélodie du Bonheur est relayée largement par les médias : "Bien dans mon corps, bien dans ma tête, je suis gai, tout me plaît...".
Et pourtant nous sommes bien loin de la vérité de chacun. Car la tristesse est une composante essentielle de notre équilibre, au même titre que la joie. La tristesse nous permet d'intérioriser les évènements difficiles, de les digérer, de les accepter, de les dépasser.
Et parfois il est nécessaire que cette tristesse s'éternise un peu ou beaucoup, et qu'elle s'exprime, par des larmes. On m'a souvent posé la question : "Dans combien de temps irais-je mieux ? Dans combien de temps l'aurais-je oublié ?"
Et bien justement non, surtout, je vous le conseille, ne faites pas tout pour aller "bien" maintenant au risque d'aller "mal" pour toujours. Il faut du temps pour la peine, il faut du temps pour les larmes, et ce temps incompressible est propre à chacun.
Plutôt que de les acculer à aller vers un meux être, nous devrions nous réjouir de la tristesse de nos amis autant que de leur bonheur. Car c'est cette peine qui leur permet, qui nous permet d'évoluer.
Pleurons...les larmes sont le berceau de nos joies futures.